Le centre d’accueil du mans
Comment « soustraire le délinquant à son milieu » en attendant son jugement au tribunal pour enfants ? C’est pour répondre à cette attente qu’un centre d’accueil a été ouvert le 23 février 1944 dans un ancien asile de vieillards, 2 rue de l’Abbaye Saint-Vincent au Mans.
Cependant ce lieu reçoit dès son origine des mineurs qui, bien que n’ayant commis aucun délit, présentent « des tempéraments si difficiles que leurs parents eux-mêmes expriment le désir de confier à d’autres le soin de les maintenir dans le droit chemin ». Cette création illustrait l’absence criante d’institutions adéquates pour les garçons.
A quoi ressemble ce centre ? Peu doté en moyens matériels et en personnel, il dépend pour les consultations médico-psychologiques du travail bénévole du docteur Louis Anglade, médecin chef et directeur de l’asile du Mans. L’observation est assurée par un éducateur issu du scoutisme. Les pratiques mêlent réhabilitation par le maraîchage et mise à l’amende comme en témoigne le recours à une « chambre de réflexion » située dans la prison du Vert Galant.
Sa gestion est assurée par le comité de sauvetage de l’enfance coupable et moralement abandonnée de la Sarthe, organisme qui au début des années 1950 prend le nom d’Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence. L’intégration dans le dispositif régional permet le recrutement d’assistantes sociales diplômées qui cherchent à répondre aux difficultés de placement des jeunes après que la justice s’est prononcée. En octobre 1953, l’asile est rendu à l’Éducation nationale et devient un lycée de jeunes filles.